Finance

Que faire de la trésorerie après la cession de son entreprise ?

Le avril 9, 2025 - 5 minutes de lecture
calculer la trésorerie

Céder son entreprise est une étape charnière dans la vie d’un dirigeant. Au-delà des enjeux émotionnels ou opérationnels, cette transition pose une question financière immédiate : comment gérer la trésorerie issue de la vente ? Que l’on ait vendu les titres ou le fonds de commerce, en direct ou via une holding, la liquidité dégagée représente souvent une part importante du patrimoine du cédant. Et sa gestion ne s’improvise pas. Mal orientée, elle peut générer de la fiscalité inutile ou une perte de rendement. Bien anticipée, elle devient au contraire un levier pour sécuriser l’avenir, faire fructifier son capital ou préparer une transmission patrimoniale.

Identifier la nature de la trésorerie récupérée

Avant toute décision, il est important de bien comprendre d’où provient la trésorerie perçue. S’agit-il d’un produit de cession versé à une personne physique ? D’un fruit de la vente logé dans une holding ? Ou encore d’une trésorerie restée dans la société cédée, avant sa liquidation éventuelle ?

La structuration en amont a un impact considérable. Par exemple, si la vente a été réalisée via une holding, les sommes restent à l’intérieur de la structure. Cela permet souvent de reporter ou d’atténuer la fiscalité, tout en offrant la possibilité de réinvestir dans de nouveaux projets. À l’inverse, une cession en nom propre expose immédiatement le cédant à l’impôt sur la plus-value.

Comprendre ces subtilités est essentiel pour gérer efficacement la trésorerie en cession d’entreprise. Car la stratégie à adopter dépendra directement du cadre fiscal et juridique dans lequel les sommes se trouvent.

Sécuriser les liquidités à court terme

Après une cession, certains dirigeants préfèrent ne pas se précipiter. Il est en effet fréquent de vouloir prendre du recul, réfléchir à ses nouveaux projets ou simplement stabiliser sa situation. Dans cette optique, la priorité est souvent de sécuriser les fonds sans immobiliser son capital.

Plusieurs solutions permettent de répondre à cet objectif. Les comptes à terme ou les supports monétaires peu volatils sont souvent choisis pour leur souplesse et leur faible niveau de risque. Ils ne génèrent certes pas de rendement spectaculaire, mais permettent de préserver le capital tout en gardant une capacité de retrait rapide. C’est un bon moyen de patienter sans exposer sa trésorerie à des mouvements de marché brusques, en attendant de définir une stratégie plus ambitieuse.

Construire une stratégie patrimoniale sur mesure

Une fois cette première phase de transition passée, il devient essentiel de réfléchir à une stratégie patrimoniale cohérente. Le capital issu de la vente peut être orienté vers plusieurs objectifs : création d’un revenu complémentaire, protection familiale, optimisation fiscale, ou transmission à terme.

Dans une optique de diversification, les anciens dirigeants se tournent souvent vers des produits comme les contrats de capitalisation, les assurances-vie à forte capacité d’investissement, ou encore les investissements immobiliers (directs ou via des SCPI). Ces supports permettent de structurer le patrimoine sur le long terme tout en s’adaptant aux besoins de revenus réguliers ou de valorisation du capital.

Chaque outil a ses avantages et ses contraintes, notamment en matière de fiscalité, de durée d’engagement ou de liquidité. C’est pourquoi un accompagnement sur mesure par un conseiller en gestion de patrimoine ou un avocat fiscaliste peut être particulièrement utile. Il ne s’agit pas seulement de placer un capital, mais de donner une orientation cohérente à la suite d’un parcours entrepreneurial souvent long et engageant.

Anticiper la transmission ou le réinvestissement

Pour certains cédants, la cession n’est pas une fin, mais le point de départ d’une nouvelle phase de création. L’envie de réinvestir dans une autre entreprise, de financer une start-up ou de soutenir des projets porteurs est fréquente. Dans ce cas, la trésorerie récupérée devient une source de financement entrepreneurial. L’enjeu est alors de la rendre disponible rapidement, tout en veillant à ne pas exposer tout son patrimoine à un nouveau risque d’activité.

D’autres préféreront au contraire organiser leur transmission patrimoniale dès cette étape. Donation, démembrement, création de SCI ou de holding familiale sont autant de leviers pour anticiper la transmission, tout en bénéficiant de dispositifs fiscaux intéressants.

Le placement de la trésorerie post-cession n’a donc rien d’automatique. Il répond à un projet global, personnel, qui doit tenir compte de l’âge, de la situation familiale, du train de vie souhaité et des objectifs à plus long terme.

Frédéric

Frédéric a eu l'occasion d'occuper plusieurs postes tout au long de sa carrière en entreprise. Il partage maintenant son expérience pour inspirer les nouveaux entrepreneurs et les aider à développer leur business.

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