Prime d’assiduité : définition et conditions d’attribution
Vous allez entrer dans une entreprise qui applique une prime d’assiduité ? Vous ne savez pas exactement en quoi elle consiste, sur quoi se base le calcul de la prime ? C’est un sujet qui mérite d’être éclairci, afin de vous permettre de partir sur de bonnes bases et de savoir ce que vous êtes en droit d’attendre ou non. En effet, le cadre légal ne permet pas ici de fixer des règles communes, et c’est ce qui en fait une prime aux contours et à l’efficacité contestés.
Nous sommes là pour faire la lumière sur ces questions et aborder en toute sérénité votre futur emploi.
Qu’est-ce que la prime d’assiduité ?
Définition de la prime d’assiduité
Aussi appelée prime de présence, elle est relative à la présence effective régulière du salarié à son poste. Elle vient s’ajouter à votre salaire minimum. Le principe est de récompenser votre présence, en modulant la prime en fonction de vos absences. Plusieurs critères doivent être définis pour encadrer son attribution, complète ou minorée.
C’est un levier pour un employeur vis-à-vis de ses salariés, visant à garantir une continuité du travail. Dans les secteurs difficiles, peu motivants (industrie, restauration, certaines collectivités…) elle peut servir à maintenir la motivation des équipes.
Est-ce que la prime d’assiduité est obligatoire ?
Non, c’est une décision de l’employeur. Ni son existence, ni ses modalités ne sont de fait régies par le Code du travail. En revanche, tout salarié peut y prétendre dès lors qu’elle est mise en place dans l’entreprise. Dans tous les cas, mieux vaut la formaliser par écrit pour éviter tout litige, dans le contrat de travail, par convention collective ou accord collectif, ou encore de façon unilatérale.
La prime d’assiduité peut aussi être supprimée, par dénonciation patronale. Le chef d’entreprise doit observer un préavis raisonnable pour permettre aux équipes d’ouvrir une discussion, et une éventuelle négociation.
Les modalités d’attribution de la prime d’assiduité
Les conditions d’attribution de la prime d’assiduité
Les critères de régularité sont estimés par le patron, généralement en fonction des problématiques qu’il observe. Toute absence lors de temps de travail normalement effectif peut faire l’objet d’une minoration de la prime. Un simple retard peut donc vous pénaliser.
Il est question aussi bien des arrêts maladie (même les accidents de travail), que des congés maternité et paternité, ou encore des jours de grève. La seule règle à suivre, c’est de considérer toutes les absences assimilées à du travail effectif de la même manière. Dans le cas contraire, l’employeur s’expose à une situation de discrimination et être dans l’illégalité. Par exemple, les grévistes pénalisés, contrairement à d’autres catégories de salariés.
À l’inverse, les congés ou RTT ne sont pas considérés comme des jours de travail normalement effectifs, ils ne peuvent donc être déduits de votre assiette de base.
Les modalités de calcul et de versement d’une prime d’assiduité
Vous l’aurez sans doute deviné, le montant de la prime est libre, fixé sur l’un des supports cités précédemment. Plusieurs modes de calcul peuvent être pratiqués.
Montant fixe, au prorata des jours de présence
Le montant de base de la prime d’assiduité est identique pour tout le monde. Un pourcentage de diminution est appliqué par jour d’absence, et la prime peut être supprimée au-delà d’un certain nombre de jours.
Montant fixe, forfaitaire
Le montant théorique est le même pour tous, mais des tranches sont ensuite appliquées pour déterminer les seuils à partir desquels les absences sont pénalisantes. Par exemple, en dessous de 3 jours par mois, pas de pénalité ; entre 3 et 5 jours, vous toucherez 5% de prime en moins.
Pourcentage du salaire, au prorata des jours de présence
Le montant de base est variable selon le niveau de salaire de chacun. Un pourcentage est ensuite défalqué en fonction de votre taux d’absence.
Concernant la fréquence de versement, si elle est mensuelle, elle sera probablement plus motivante et visible sur chaque fiche de paye. Elle doit d’ailleurs être identifiée facilement. Mais elle peut aussi être versée chaque trimestre, ou annuellement.
Les avantages et inconvénients de la prime d’assiduité
Les avantages
Les avantages pour le salarié
Le premier est d’entretenir la motivation puisqu’elle récompense la présence. Ce peut être aussi une forme de reconnaissance, bien qu’elle ne soit pas liée à la qualité de votre travail. C’est aussi une façon de gagner en pouvoir d’achat, surtout si votre salaire de base est peu élevé.
Les avantages pour l’employeur
La productivité du travail (liée à la présence même des salariés, par à leur performance), est sans doute le principal avantage. La prime d’assiduité peut être un gage de fidélisation des salariés, et l’entreprise vise généralement à diminuer les coûts liés à l’absentéisme. En 2021, il était de 6.2% (baromètre de l’Absentéisme et de l’Engagement). Comme le précise Denis Blanc, directeur d’Ayming, spécialisé dans la performance d’entreprise, 1% de masse salariale perdue, c’est 15% de perte sur la marge de l’entreprise. Le calcul est vite fait.
Les inconvénients
Les inconvénients pour le salarié
Cette prime est indépendante de la performance individuelle ; la notion de motivation est donc toute relative. Aussi, vous pourriez être tenté d’éviter tout arrêt maladie alors même que vous en auriez besoin, ou encore poser des congés payés à la place, pour éviter de perdre votre prime. À terme, cela peut s’avérer contre-productif. Enfin, elle est soumise aux cotisations sociales et à l’impôt sur le revenu, car considérée comme une partie de votre salaire.
Les inconvénients pour l’employeur
La prime d’assiduité a un coût, à mettre en regard avec sa problématique d’absentéisme pour en évaluer la pertinence. Le revers de la médaille, c’est qu’en lieu et place d’une réelle motivation pour leur travail, les employés pourraient être seulement tenus par leur prime d’assiduité. L’employeur a tout intérêt à pratiquer un management pertinent. Un environnement propice à une motivation autre que financière est à terme plus profitable aux deux parties.
Les alternatives à la prime d’assiduité
Pour lutter contre les arrêts de travail abusifs, un patron peut décider de diligenter des contre-visites médicales pour identifier les arrêts injustifiés. D’autres choisissent de pénaliser les absences en rognant sur d’autres primes en place (sauf celles dont le montant est encadré par la loi). Pour information, voici d’autres dispositifs de revalorisation salariale qui existent :
- Prime d’intéressement ;
- Prime de résultat ;
- 13ème mois ;
- Prime d’ancienneté ;
- Prime d’habillement, ou autre prime liée aux conditions de travail…
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