Droit

Clause de non-sollicitation : de quoi s’agit-il ?

Le mars 3, 2025 - 4 minutes de lecture
documents légaux

Lorsqu’un salarié quitte une entreprise ou qu’un contrat commercial prend fin, certaines restrictions peuvent s’appliquer pour éviter tout détournement de clientèle ou de personnel. Parmi elles, la clause de non-sollicitation est souvent utilisée pour encadrer les relations entre l’ancien employé, son employeur et les partenaires de l’entreprise. Mais que prévoit exactement cette clause ? Quels sont ses effets et ses limites ? Voici tout ce qu’il faut savoir sur son fonctionnement.

Qu’est-ce qu’une clause de non-sollicitation ?

La clause de non-sollicitation est une disposition contractuelle qui interdit à un ancien salarié, un prestataire ou un partenaire commercial de contacter les clients, fournisseurs ou employés de son ancienne entreprise après la fin de la collaboration. Son objectif est d’éviter un détournement de clientèle ou une fuite des talents vers un concurrent.

Elle peut être incluse dans :

  • Un contrat de travail, pour empêcher un ancien salarié de solliciter ses anciens collègues ou clients.
  • Un contrat de prestation de services, afin qu’un prestataire ne récupère pas directement les clients d’une entreprise.
  • Un contrat de partenariat ou de distribution, pour limiter la concurrence entre deux entreprises ayant collaboré.

Contrairement à une clause de non-concurrence, qui interdit de travailler pour un concurrent, la clause de non-sollicitation n’empêche pas d’exercer une activité, mais limite uniquement la prospection directe auprès de certains acteurs économiques liés à l’ancienne entreprise.

Comment fonctionne une clause de non-sollicitation ?

Pour être valable, une clause de non-sollicitation doit répondre à plusieurs critères. Elle doit notamment être précise, justifiée et proportionnée.

Les éléments clés d’une clause valide

Pour qu’une clause de non-sollicitation soit juridiquement applicable, elle doit contenir plusieurs informations essentielles :

  • Les parties concernées : la clause doit préciser si elle s’applique aux clients, fournisseurs, employés ou partenaires.
  • La durée : elle est généralement limitée dans le temps (souvent entre 6 mois et 2 ans).
  • Le périmètre : elle doit indiquer si elle concerne tous les clients ou seulement certains types de relations commerciales.
  • Les sanctions en cas de non-respect : une clause peut prévoir des pénalités financières en cas d’infraction.

Qui est concerné par cette clause ?

Plusieurs catégories de professionnels peuvent être concernées par une clause de non-sollicitation :

  • Les anciens salariés qui ont eu accès à des informations stratégiques et des bases de clients.
  • Les prestataires externes qui travaillent avec des entreprises sur des projets sensibles.
  • Les franchisés qui quittent un réseau mais ne doivent pas détourner la clientèle de la marque.

Dans tous les cas, cette clause vise à protéger les intérêts économiques d’une entreprise face à un risque de captation de clientèle ou de fuite des talents.

signer une clause

Quelles sont les limites légales de la clause de non-sollicitation ?

Pour être valide, une clause de non-sollicitation ne doit pas être abusive ou disproportionnée. Voici les principales limites juridiques :

1. Une durée raisonnable

Une clause qui interdit de solliciter des clients pendant une période trop longue pourrait être jugée excessive par un tribunal. En général, les clauses varient entre 6 mois et 2 ans, selon les enjeux commerciaux.

2. Un périmètre justifié

Si une entreprise impose une interdiction trop large (par exemple, s’appliquant à tous les clients d’un groupe international), la clause peut être contestée. Il faut que la restriction soit proportionnée au poste occupé et aux contacts entretenus.

3. Pas d’atteinte excessive à la liberté du travail

Un salarié ou un prestataire ne peut pas être empêché de travailler ou d’exploiter ses compétences dans un secteur donné. Si la clause l’empêche indirectement d’exercer son métier, elle pourrait être considérée comme abusive.

En cas de litige, un salarié ou un entrepreneur peut saisir le Conseil de prud’hommes ou un tribunal de commerce pour contester une clause jugée trop restrictive.

Que risque-t-on en cas de non-respect d’une clause de non-sollicitation ?

Si une personne ne respecte pas une clause de non-sollicitation, plusieurs sanctions peuvent s’appliquer :

  • Des pénalités financières prévues dans le contrat (dommages et intérêts, amendes).
  • Une action en justice de la part de l’ancienne entreprise pour concurrence déloyale.
  • Une résiliation d’un contrat commercial en cours, si la clause est incluse dans un partenariat.

Les sanctions varient selon ce qui a été signé et l’ampleur du préjudice causé. En cas de doute, il est recommandé de consulter un avocat en droit du travail ou en droit commercial.

Frédéric

Frédéric a eu l'occasion d'occuper plusieurs postes tout au long de sa carrière en entreprise. Il partage maintenant son expérience pour inspirer les nouveaux entrepreneurs et les aider à développer leur business.

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