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Aversion au risque : définition dans le contexte économique

Le octobre 1, 2024 - 4 minutes de lecture
évaluation des risques

Dans le domaine de l’économie, l’aversion au risque se réfère à la tendance des individus ou des investisseurs à éviter les choix incertains ou risqués, même lorsque ces options pourraient offrir des rendements potentiellement plus élevés. Ce comportement est largement étudié en théorie économique et en finance comportementale, car il influence la manière dont les agents économiques prennent leurs décisions, que ce soit pour investir, épargner ou consommer.

L’aversion au risque en finance

En finance, l’aversion au risque joue un rôle central dans les décisions d’investissement. Un investisseur aversif au risque cherchera à minimiser son exposition à l’incertitude en choisissant des actifs plus sûrs, comme des obligations d’État ou des fonds garantis, au détriment des actions ou des investissements plus volatils.

Prenons l’exemple de deux types d’investissements :

  • Les obligations d’État : ce sont des actifs considérés comme peu risqués, car les gouvernements sont généralement capables de rembourser leurs dettes. Le rendement est faible, mais le risque de perdre son capital est minime.
  • Les actions : elles offrent potentiellement des rendements plus élevés, mais comportent des risques de pertes importantes si l’entreprise sous-performe ou que les marchés chutent.

Un investisseur aversif au risque préférera les obligations, même si les actions peuvent, à long terme, offrir des rendements supérieurs. Cette aversion au risque se traduit également par un rendement attendu inférieur pour les actifs jugés plus sûrs.

La prime de risque

Pour encourager les investisseurs à prendre des risques, les marchés financiers intègrent ce que l’on appelle une prime de risque. Il s’agit d’un supplément de rendement promis aux investisseurs qui acceptent de placer leur argent dans des actifs plus volatils, comme les actions. En d’autres termes, la prime de risque compense l’investisseur pour l’incertitude liée à un investissement risqué.

Par exemple, si les obligations d’État offrent un rendement de 2 %, un investisseur peut exiger un rendement de 6 % sur les actions pour compenser le risque supplémentaire qu’il prend. Ainsi, plus un actif est perçu comme risqué, plus la prime de risque demandée par les investisseurs sera élevée.

L’aversion au risque et la diversification

Une manière de gérer l’aversion au risque est la diversification. Cela consiste à répartir ses investissements sur différents actifs, secteurs ou régions géographiques pour réduire l’impact d’une éventuelle perte sur un seul investissement. En diversifiant, un investisseur peut minimiser son risque global tout en continuant à bénéficier de rendements plus élevés qu’avec des placements sûrs.

Par exemple, un portefeuille qui combine à la fois des actions de différentes industries et des obligations est généralement moins risqué qu’un portefeuille uniquement composé d’actions d’une seule entreprise. La diversification permet ainsi de réduire le risque non systémique, c’est-à-dire le risque spécifique à une entreprise ou à un secteur.

Les modèles économiques et l’aversion au risque

L’aversion au risque est également un facteur clé dans de nombreux modèles économiques, notamment dans la théorie de l’utilité espérée développée par von Neumann et Morgenstern. Ce modèle stipule que les individus prennent des décisions en fonction de la valeur espérée de leurs gains, mais que leur attitude face au risque influence la manière dont ils perçoivent ces gains potentiels. Une personne aversive au risque attribuera une plus grande valeur aux résultats sûrs et prévisibles, et une moindre valeur aux résultats incertains, même si ces derniers offrent un potentiel de gain supérieur.

Dans le cadre de la théorie moderne du portefeuille, développée par Harry Markowitz, l’aversion au risque est utilisée pour expliquer pourquoi les investisseurs préfèrent des portefeuilles diversifiés. Ce modèle postule que les investisseurs rationnels cherchent à maximiser leur rendement attendu pour un niveau de risque donné ou à minimiser leur risque pour un niveau de rendement attendu.

Thomas

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